
Nouveau: Alban Lefranc, Hölderlin
et la tentation de l´immédiat |
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HÖLDERLIN
"L´homme habite poétiquement sur la Terre" |
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Poèmes, articles, documents Contributions de Patrick Guillot, Pascal Naud, Laurent Margantin
Poèmes et textes de Philippe Jaccottet et Kenneth White |
Poèmes:
Grèce
par Laurent Margantin
Patmos
par Serge Meitinger
et
Lecture-haïkaï de quelques poèmes de
Hölderlin
par Pascal Naud
Lire également un poème écrit par Kenneth White lors d´une visite de Tübingen en
1997
La tour de Hölderlin
et aussi de Laurent Margantin
Rives du Neckar
Liens:
Hölderlin-Gesellschaft
Les
archives Hölderlin à Stuttgart
Traductions de
poèmes de Hölderlin par Patrick Guillot
Traduction
de Aux Parques
par Guillevic sur le site
Dérives 2000 d´Anton Alain
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Le monde l´a entouré, enfant, adolescent, comme il nous
entoure tous, c´étaient des bourgades autour de l´église, traversés par une rivière
tranquille, des chemins où les gravures du temps ne montrent que des promeneurs ou des
chars, des vallées fertiles, des forêts, des montagnes lointaines. Hölderlin ne le
regardait guère, troublé comme il était par les premiers élans, les premières
angoisses de son cur, trop plein de ses premières pensées, toutes orientées vers
le Plus Haut, le Meilleur, qu´il appelait indistinctement Dieu, l´Harmonie, la Liberté,
l´Immortalité, le Génie. Mais une strophe d´un poème écrit à quinze ans, relatant
un souvenir d´enfance, et un récit de voyage de 1788 (le poète avait dix-huit ans),
révèlent que, parfois, cette inattention au monde extérieur était rompue ; il y
fallait la violence d´une sorte d´apparition. Dans ces deux cas particulièrement
frappant dont je parle, c´est l´apparition d´un fleuve ; et dans les deux cas,
elle produit chez Hölderlin un saisissement accompagné d´exaltation au sens propre.
Nulle explication à cela, sinon que ce Meilleur, ce Plus Haut qu´il poursuit alors de
préférence dans les idées, lui est apparu, alors qu´il ne s´ y attendait nullement, dans
le monde ou à travers le monde (ici, dans ou à travers le fleuve). Et que de telles
rencontres inoubliables n´aient pas été réservées à une ardeur juvénile, toute
l´uvre l´atteste, mais explicitement tel passage d´une lettre du printemps 1801,
donc postérieure à l´épreuve de la séparation : « La vue de ces montagnes
étincelantes, éternelles, l´impressionnerait autant que moi, et si un Dieu de puissance
possède un trône sur terre, c´est sur ces splendides cimes. Je ne puis que rester en
arrêt comme un enfant et m´étonner et me réjouir en silence, debout sur la plus proche
colline, voyant du haut de l´Éther les montagnes descendre par degrés jusque dans cette
aimable vallée
»
Philippe Jaccottet
Paysages avec figures absentes
Gallimard |
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Portrait de Hölderlin

La tour de Hölderlin
vue du pont du Neckar

La tour vue de la rive
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