Biographie Bibliographie
Articles:
Une encyclopédie romantique
Laurent Margantin
(article paru dans la Quinzaine littéraire)

La terre dans l´esthétique romantique
Olivier Schefer
Novalis et la poésie originelle
Laurent Margantin
La vie esthétique
Olivier Schefer
D´un art supérieur
Laurent Margantin
et les conférences de Tübingen du philosophe Manfred Frank:
Von der
Grundsatz-Kritik zur freien Erfindung
Die
ästhetische Wende in den Fichte-Studien und ihr konstellatorisches Umfeld
Unendliche
Annäherung
Die
Anfänge der philosophischen Frühromantik
Lire aussi (en allemand) l´intervention de Laurent Margantin sur les Etudes de Fichte
au séminaire de Manfred Frank du semestre d´hiver 1995
Traductions:
Poétique du vivant
traduit par Laurent Margantin
Hymnes à la nuit
traduction de Serge Meitinger
Fragments logologiques
traduits par Olivier Schefer
Parution de Le monde doit être romantisé,
première traduction complète des Fragments logologiques, chez Allia
Note sur une citation de Novalis par Charles Olson
de Laurent Margantin
Liens:
Novalis-Gesellschaft
Colloques, publications dont l´ouvrage collectif Geheimnisvolle
Zeichen. Alchemie, Magie, Mystik und Natur bei Novalis

D´Orient et d´Occident
Site de Jean Moncelon
avec de nombreux textes
dont un Novalis et l´Orient de
l´âme
Livre

Présentation
(sur le site du musée de Weissenfels)
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"Ralentir travaux"
"Ralentir travaux" disaient les surréalistes au sujet
de leurs expériences poétiques qui mêlaient plusieurs disciplines (psychanalyse,
philosophie, magnétisme, ésotérisme, etc.). C´est dans le même esprit qu´il faut
aborder le romantisme allemand, et en particulier le travail de Novalis. Ne pas parler
d´"oeuvre", mais d´un ensemble disparate, multiple, inachevé, mêlant et
unissant sciences, littérature et philosophie.
Les recherches de Novalis, ses expérimentations, ont lieu dans un contexte culturel
particulier, unique. Contexte où des poètes et des philosophes sont aussi des
scientifiques. L´âge de la spécialisation, en cette fin du dix-huitième siècle, n´a
pas encore commencé. Pendant l´hiver 1797, Novalis débute des études scientifiques
(minéralogie, géologie, physique, mathématique) à la Bergakademie de Freiberg. Il a
déjà accompli une formation philosophique en lisant Kant, Fichte et Hemsterhuis
(quelques centaines de pages de notes nous sont restées, qui constituent une base à
partir de laquelle Novalis poursuivra son activité "logologique"). Il est
l´ami des Schlegel autour desquels - à Dresden - se forme le groupe du premier
romantisme, et leur revue, Athenaeum.
Lors de son séjour à Freiberg, Novalis s´intéresse à deux auteurs importants de
l´époque, qui ont une approche philosophique ou / et poétique des sciences naturelles:
Goethe et Schelling. Du premier, il connaît différents essais en sciences naturelles, et
reconnaît en lui un fondateur: "Goethe est un poète entièrement pratique. (...)
Ses observations sur la lumière, sur la métamorphose des plantes et des insectes sont
des confirmations, et en même temps les preuves les plus convaincantes que l´exposé
didactique est aussi l´affaire de l´artiste. On pourrait affirmer avec raison que Goethe
est le premier physicien de son temps - et qu´en fait il fera date dans l´histoire de la
physique". Manque seulement au grand poète une certaine vision de la diversité, à
laquelle il semble préférer parfois l´Idée (de la plante originelle par exemple).
S´intéresser à la formation, cela implique une étude patience et difficile de la
production du vivant sous toutes ses formes, et, dirons-nous, à tous les niveaux, dans
toutes les situations d´appréhension et d´intellection de la vie. Et surtout cette
diversité est en devenir, elle est un monde de forces. Avec Novalis, nous passons donc de
la théorie de la formation (Bildungslehre) à une énergétique, à une étude des
champs de force partout observables, expérimentables. Ce qui le rapproche de Schelling,
qui fonde une nouvelle philosophie de la nature à partir de ses observations de
phénomènes physiques tels que le magnétisme et l´électricité. Mais là encore,
l´esprit pèche par un trop grand désir de simplicité: la variété lui échappe. Il ne
s´agit pas de considérer simplement une série finie de binômes (à partir du binôme
principal attraction-répulsion qui est au fondement des Premiers principes
métaphysiques de la science et de la nature de Kant), mais de plonger l´esprit dans
l´ensemble infini des forces en jeu dans la nature, ce qui conduit Novalis à se montrer
sceptique à l´égard de l´un des maîtres en physique de Schelling, Eschenmayer. Lisant
ses Principes de la métaphysique de la nature, il note: "La dynamique nous enseigne
que l´on ne peut penser l´existence de la matière qu´en acceptant la concurrence de
deux ? forces originelles". Le poète invente le concept
d´"infinitinôme".
"Qu´est-ce que la nature ? - Un index ou plan systématique et encyclopédique de
notre esprit. Pourquoi voulons-nous nous contenter du catalogue de nos trésors -
laissez-nous donc le parcourir, et le prendre et le reprendre de mille manières". Ce
que dit Novalis de la nature entraîne un certain rapport au vivant. Alors que l´histoire
de l´Occident se caractérise par une volonté de maîtrise de la vie, et que celle-ci
aboutit aujourd´hui à un désir de production du même, hantée plus que jamais par
l´idée d´une essence première qu´il s´agirait de reproduire en extrayant du
"catalogue" le plus "typique", le spécimen idéal, le propre du
projet romantique tel que Novalis le définit dans ses cahiers consiste à vouloir la
variation et à penser le diversification à l´oeuvre dans la nature et dans l´homme.
Laurent Margantin
Texte paru dans Poésie 99, numéro 76, 1999 |
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C´est le processus vital - le
processus d´emplissement et de composition de l´espace et du temps - qui détermine
l´individualité. (...) Chaque processus vital individuel est co-déterminé par le
processus vital universel, aussi bien par tous les autres systèmes naturels individuels
que par le système supérieur universel - et finalement par le système naturel de
l´univers - dans la mesure où ce dernier détermine les autres et est déterminé
réciproquement par eux. On est en droit d´appeler le système naturel total d´un
individu parfait une fonction de tout autre individu parfait - et une fonction de
l´univers. C´est en cela que consiste peut-être le caractère d´un individu total. Un
individu incomplet aura un système naturel incomplet - dont l´indice est une aspiration,
une insatisfaction, une lacune - une illimitation. Dans un système total il y a une
activité complète, sans besoin, sans inquiétude - un membre se rattache à un autre et
le système, bien clos sur lui-même, poursuit sa route immuable, réglée, indépendante,
autour d´un système supérieur, s´il en existe un, avec lequel, lié avec lui dans une
égale dignité en vue d´un seul but (cours), il constitue un nouveau système plus
grand.

L´algèbre et l´analyse combinatoire sont
totalement critiques. On trouve les membres inconnus et manquants grâce à la
syllogistique - grâce aux opérations de combinaisons des membres existants. (cf. la
méthode kantienne - et la mienne en ce qui concerne le système oryctognostique.) Il est
curieux qu´on ait le plus souvent considéré l´analyse comme appartenant à la
géométrie ou à la mécanique supérieures. Celles-ci, associées à l´analyse
combinatoire, sont en vérité la géométrie et la mécanique transcendantes. Elles
construisent les formes (figures) tabulaires et les mouvements des nombres ou des signes
de grandeurs. (Cf. la préface de Leibniz chez Hindenburg.)
Disparition de Hans-Joachim Mähl,
responsable de l´édition critique et fondateur de la Novalis-Gesellschaft
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