Du 18 au 21 juillet, vingt-septième chapitre de 2006
Mardi 18 juillet 2006
Une dizaine de soldats de l’armée libanaise sont tués lors d’attaques aériennes sur leurs casernes.
Non plus seulement le Hezbollah, mais l’armée nationale. Décidément une guerre politique.
Mercredi 19 juillet 2006
Scandale, erreurs, tout d’un coup le concert des organes de presse se rend compte que tuer des civils c’est contraire aux lois de la guerre. Bombardement d’un orphelinat dans un village du Sud-Liban et plusieurs camions dans le quartier chrétien d’Achrafieh détruits, mauvaise affaire, ces gens sont de fidèles ennemis du Hezbollah, quelle erreur, ils frappent leurs amis qui sont les ennemis de leurs ennemis - les communiqués parlent des camions, il semble qu’il faille paralyser le pays, tous les camions sont visés mais on ne parle jamais du conducteur carbonisé.
Ceux qui écrivent les communiqués et ceux qui les reprennent sans changement ne s’en rendent pas compte, ils adoptent le point de vue du gestionnaire, du stratège, pour lequel le conducteur n’est rien, le camion tout.
Vendredi 21 juillet 2006
À Tyr, soixante-quatorze civils libanais auraient été tués dans des bombardements israéliens. Scandale, manifestations. Manque ce que cette indignation impliquerait logiquement : que cessent les lancers de missiles au petit bonheur la chance, que cessent les attentats-suicides dans les bus, devant les écoles, partout où foule il y a.
De nouveau l’indignation et la courte vue, une seule et même chose. Je ne suis pas indigné et je déteste l’indignation. Je voudrais seulement que tous les criminels soient poursuivis, arrêtés, jugés. Tous, de tous bords et de tous pays. Enfin l’égalité, etc.
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