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Avec R à la messe. Elle fait partie de ce qu’elle appelle la « diaspora protestante ». Ici, en Bavière, on est catholique bien sûr, et je ne savais même pas avant de rencontrer R qu’il y avait de petites communautés protestantes dans ce Land.
Est-ce le fait d’avoir vécu longtemps à Tübingen, protestante ? (alors que la prochaine ville à dix kilomètres, Rottenburg, est catholique). En arrivant dans cette salle à côté de l’église (il n’y a pas de temples dans la région, trop peu de fidèles, la salle est prêtée par la communauté catholique), je me sens bizarrement chez moi. Petite heure à redécouvrir cet office surtout occupé à chanter (on m’a donné un livre de chants et je m’y essaye), soudain je comprends ce que Novalis a dû endurer auprès de ce père autoritaire, piétiste, qui obligeait ses enfants et son épouse à prier avec lui chaque matin, au lever, en chantant. Dans la salle, une dizaine de personnes âgées, mais une belle ferveur ; j’essaye vainement de trouver un sens à tout cela, tout en y étant sensible.