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A Salzbourg avec U, comme il y a deux ans lorsque nous avions visité ensemble la maison familiale de Georg Trakl. U a enseigné le français et l’allemand, elle est désormais à la retraite. Nous bavardons en marchant dans les rues, puis nous installons au café Tomaselli, où sont assis quelques habitués en train de lire le journal. Une jeune fille nous sert (ici les serveurs et serveuses circulent avec un plateau de pâtisseries), mais ce doit être son premier jour, ses mains tremblent et derrière elle une serveuse plus âgée la suit du regard. Je pense à d’autres scènes de café, certaines vécues, d’autres imaginées (Kofler à Vienne, Kafka à Prague, Bernhard ici même, avec son éditeur Unseld venu le rencontrer à Salzbourg). Mais maintenant que Kofler est mort, toutes ces scènes se rejoignent dans un espace où ils causent tous ensemble, intarissables.